À EYGLUY-ESCOULIN (DRÔME), C’EST LE FIL QUI TIENT LE POTEAU

Vous êtes un village d’une soixantaine d’habitants un peu éloigné, et vous n’avez droit qu’au mépris.

Les lignes desservant Eygluy-Escoulin dans la Drôme sont tellement amochées qu’en certains endroits, c’est le fil qui tient le poteau.

En d’autres endroits, l’arbre a poussé AUTOUR du fil.

Les « commissions », les débats, les enquêtes, les articles de presse, les compte-rendus…

On vous balade.

Les « rapports sur l’aménagement numérique des territoires ruraux » qui s’accumulent depuis une douzaine d’années…

On vous balade.

Les promesses de « passer des paroles aux actes »…Voilà des années que les particuliers ou la municipalité interpellent les opérateurs, les politiques…

On vous balade, expression familière qui signifie simplement que les laissés-pour-compte du numérique subissent une forme de violence peu visible, non physique, qui s’exprime à travers des normes bureaucratiques et des processus labyrinthiques de services clientèles très sophistiqués, savamment conçus pour éviter toute réponse, toute astreinte de réparation une fois le produit vendu.

La téléphonie et l’internet devrait être des services publics. Ils ne le sont plus. La crise sociale et les plusieurs dizaines de suicides chez France-Télécom étaient bien évidemment étroitement liés à cette privatisation à marche forcée avec tout ce que cela a engendré depuis : la guerre de tranchée entre entreprises, avec le client au beau milieu. Baladé.

La fracture numérique, ce joli serpent de mer dont les causes sont renvoyées par les dites entreprises du numérique à des consommateurs « has been », paumés, mal éduqués, mal instruits sur le fonctionnement d’un ordinateur ou d’internet est en réalité et 9 fois sur 10 due à des dysfonctionnements des dites entreprises, qui vont au plus rentable.

Une des caractéristiques de cette violence symbolique, c’est qu’elle est difficilement observable et objectivable. Elle est quasi-impossible à retranscrire tellement la réalité dépasse la fiction la plus kafkaïenne.

Alors voici le compte-rendu de mes déboires en tant que particulier. C’est fastidieux, quasi impossible à lire, c’est dire si c’est difficile à vivre. Ça ne servira sans doute à rien, puisqu’en plus, les engagements (légaux et contractuels) des opérateurs vis-à-vis de la puissance publique font long feu depuis bien longtemps. Mais j’en ai marre de voir passer tout cela sous le radar, dans un non-dit généralisé et officialisé, une espèce de consensus mou mortifère dont, pour ma part, je refuse d’être complice.

Et vous ?

Alain Delforge

Lire le compte-rendu (détaillé !) des déboires d’Alain

Une réflexion sur « À EYGLUY-ESCOULIN (DRÔME), C’EST LE FIL QUI TIENT LE POTEAU »

  1. j’ai beaucoup sympathisé avec le compte rendu d’Alain sur ses échanges avec le service client de l’opérateur, en tous points semblable à ce que j’ai vécu six mois avant d’être dépanné .

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