Les allégations d’Orange dans l’Hebdo de l’Ardèche : décryptage !

   11 02 2021 –

Téléphonie – « Dans 95 % des cas, le rétablissement est rapide » !!!

Dans l’Hebdo de l’Ardèche Philippe Daumas, délégué régional Rhône Durance d’Orange, interviewé par Nicolas Lemonnier, revient sur les difficultés rencontrées en Ardèche par l’opérateur de téléphonie. Des dysfonctionnements minoritaires selon lui.

Le 18 janvier, 269 élus ardéchois ont écrit à Orange pour lui demander une amélioration du réseau téléphonique filaire. Leur avez-vous répondu ?

Nous n’avons pas répondu directement mais il faut savoir que nous sommes en permanence en relation avec les élus via une organisation spécifique. On comprend parfaitement que les administrés mettent la pression sur les élus mais tous les maires ont une fiche contact avec des interlocuteurs. Il y a aussi une application, Signal réseau, mise en place depuis plusieurs années pour que les élus puissent signaler des dysfonctionnements. À mon sens, cette tribune visait surtout à peser sur le débat national puisque la convention pour le service universel est en cours de renouvellement.

Quel est l’état du réseau en Ardèche selon vous ?

Tous les mois, nous réalisons 10 000 interventions sur le réseau en Drôme-Ardèche. Un réseau de télécommunication, c’est hyper complexe : il y a 370 000 poteaux, plus de 400 interconnexions. Et la moitié est en aérien et subit les aléas, notamment climatiques. Un poteau à terre, il n’est pas tombé tout seul. Mais dans 95 % des cas, le rétablissement se fait en quelques heures.

Quel est le délai moyen en Ardèche ? Pour la Drôme, la députée Célia de Lavergne parle de 48 jours contre 48 heures au niveau national.

Nous n’avons pas de chiffres locaux. Le suivi se fait par l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). Je ne sais pas d’où sortent les chiffres de Madame De Lavergne mais il faut savoir qu’il y a des situations plus complexes qui nécessitent parfois plusieurs jours ou plusieurs semaines de réparation. Les techniciens doivent souvent intervenir avec des nacelles mais ce n’est pas toujours accessible. Et si on ne peut pas accéder, il faut reconstruire l’artère : c’est long, il y a des contretemps administratifs… Notre objectif, c’est le meilleur service possible. Et, je le redis, dans 95 % des cas, le rétablissement est rapide.

Certaines pannes sont très problématiques notamment pour les téléalarmes de personnes isolées…

Sur des pannes signalées comme urgentes, notamment pour ces questions de téléalarmes, on intervient en 24 h. Mais il faut que ce soit bien signalé ! Orange avait été mis en demeure d’entretenir son réseau par l’Arcep sous peine d’une amende d’un milliard d’euros et cette mise en demeure a été levée, c’est bien que nous faisons le travail !

Ardèche Drôme numérique (ADN) évoque 25 % de poteaux téléphoniques inutilisables car en mauvais état. Comment expliquez-vous ce chiffre ?

Ça ne veut pas dire que ces poteaux ne fonctionnent pas. ADN utilise le réseau cuivre existant pour installer de la fibre optique. Mais lorsque vous déployez de la fibre, vous ajoutez de la charge sur les poteaux et cela nécessite donc des études supplémentaires. Ces poteaux pourraient supporter cette charge mais comme il n’y a plus la marge suffisante, il faut les changer. Ce pourcentage est sans doute le même ailleurs.

Lors des différentes tempêtes, Enedis est beaucoup plus rapide qu’Orange pour réassurer un service à ses abonnés. Pourquoi ?

Le réseau d’Enedis est beaucoup plus haut, l’impact des chutes de neige est moindre. Pour nous, les deux tiers des poteaux se sont retrouvés au sol, principalement par un manque d’élagage des propriétaires.

Pourtant, la loi précise bien qu’en cas de défaut des propriétaires ou de chantiers trop coûteux, c’est à l’opérateur d’organiser les modalités d’élagage.

Toute la responsabilité n’incombe pas à Orange. Je parle des petits travaux d’ébranchages qui ne sont pas réalisés. On réfléchit d’ailleurs avec l’association des maires de l’Ardèche mais aussi le Département et la préfecture à lancer une campagne de communication pour faire en sorte que les propriétaires de terrain où passent les lignes agissent.

Il est souvent constaté des réparations de fortune. Comment les expliquer ?

L’importance, c’est le délai de rétablissement. Donc, on fait au plus vite et ensuite d’autres équipes assurent une réparation plus pérenne. Mais c’est vrai que cela donne l’impression d’un réseau laissé à l’abandon mais c’est faux car il fonctionne. On a lancé depuis deux ans des opérations de renforcement du réseau dans neuf communautés de communes de Drôme-Ardèche. C’est dans ce cadre que les réparations de long terme sont souvent effectuées.

En juin dernier,des propriétaires de gîtes touristiques ont dû avoir recours à la justice pour obtenir un dédommagement.Craignez-vous une multiplication des procédures de ce type ?

Il y a des contentieux pour plein de raisons… Notre objectif, c’est d’éviter d’arriver à ce genre de situation. Lorsque le problème s’enlise, c’est souvent qu’on est face à des difficultés techniques pointues. Par exemple, des câbles enterrés il y a 60-70 ans sans gaine et il faut alors refaire le réseau entier. Mais on fait tout pour trouver des solutions avec les élus en amont.

Le député Fabrice Brun a sollicité directement l’Arcep et demandé une audience sur la question au Premier ministre. Qu’en pensez-vous ?

C’est légitime qu’un député s’empare de cette question mais c’est surtout pour peser sur les négociations qui concernent le service universel.

Quel est l’intérêt d’Orange à investir dans le réseau téléphonique commuté (RTC) alors que celui-ci devrait disparaître dans quelques années ?

Le RTC (réseau cuivre) n’est pas amené à disparaître de sitôt. Si, à terme, il doit être remplacé par la fibre optique, ce n’est pas avant une dizaine d’années. ADN a annoncé la fibre pour 2025 en Drôme-Ardèche mais les clients auront le choix et il y aura donc toujours des clients en RTC. C’est pour cela que depuis 2016, plus de 350 communes de Drôme-Ardèche, dont un bon deux tiers en Ardèche, ont bénéficié d’une montée en débit. Notre préoccupation, c’est la qualité de service au quotidien. Et lorsqu’il y a des difficultés, on cherche avec les élus des moyens d’améliorer la situation. On a divisé par deux les délais sur les interventions complexes. Les 5 % restants ne sont pas acceptables et on veut encore diminuer ce pourcentage.

Décryptage :

les réactions d’Orange j’enrage !

Nous apprenons que Orange n’a pas répondu « directement  » à près de 500 élus de la Drôme et de l’Ardèche qui ont signé des tribunes dénonçant les manquements de l’opérateur. Nous nous interrogeons donc ce que veut dire être « en permanence en relation avec les élus ».

Nous apprenons que « dans 95 % des cas, le rétablissement se fait en quelques heures ». Nous en déduisons que là où nous vivons, dans les villages et les hameaux, nous faisons malheureusement partie des 5% où les réparations se comptent en semaines voire en mois. Mais impossible de savoir combien d’usagers sont victimes de panne et quel est le délai moyen de réparation puisque l’opérateur historique déclare ne pas avoir de chiffres locaux.

Nous apprenons que ces chiffres locaux sont fournis par l’Arcep. Mais d’où viennent les chiffres de l’Arcep ?  … d’Orange ! la réponse figure sur le site de l’Arcep : L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes met en ligne les chroniques des indicateurs d’activité des opérateurs de communications électroniques. Ces informations agrégées (ensemble du marché) sont issues des enquêtes menées auprès des opérateurs déclarés au titre de l’article L.33-1 du code des postes et des communications électroniques.

Il n’est pas étonnant que l’Arcep ait levé sa sanction envers Orange puisque c’est au regard des chiffres fournis par Orange même que l’organisme de contrôle juge de l’état du réseau : l’Arcep et Orange se tiennent par la barbichette !

Nous apprenons que le mauvais état du réseau incombe principalement aux propriétaires qui n’élaguent pas les arbres. Or c’est à Orange que revient la responsabilité d’engager les démarches auprès des propriétaires (article 85 de la loi du 7 octobre 2016 ).

Enfin nous en apprenons une bien bonne : la neige serait plus lourde quand elle tombe sur les lignes téléphoniques que sur les lignes électriques !

Orange « cherche avec les élus des moyens d’améliorer la situation » : est-ce aux élus de monter aux poteaux sur lesquels les techniciens d’Orange refusent de monter ?

Mais c’est avec soulagement que nous apprenons que Orange compte conserver le réseau cuivre et améliorer sa qualité, nous prenons acte des déclarations de Monsieur Daumas et nous serons très attentifs à leur réalisation.

2 réflexions sur « Les allégations d’Orange dans l’Hebdo de l’Ardèche : décryptage ! »

  1. Mais que de mensonges!
    A nouveau en panne depuis le 13/01/2021 je vis à nouveau une situation ubuesque et c’est la valse des sous traitants.Jamais la mème entreprise,aucun suivi de dossier.
    Depuis mon dernier contentieux au tribunal 4 ans environ rien ne s’est amélioré.
    Pas de nacelle pas d’échelle.
    Mon dossier a été retenu par la mediation des telecom,plus de 1 mois de panne et pas de réponse du service conso Orange.
    Première étape avant le contentieux mais que d’énergie dépensée!

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