Evian : privés d’Internet et de téléphone depuis la livraison de leur immeuble, il y a un an

PAR ATMANE HARFOUCHE

L’immeuble de logements sociaux du programme Living Léman construit à la place de l’ancienne usine d’embouteillage est privé depuis sa livraison, fin 2019, de ligne téléphonique. Une situation qui s’éternise et qui est particulièrement éprouvante pour des dizaines d’Evianais.

Le nouvel ensemble aménagé autour de la gare continue de faire parler de lui. Si le stationnement anarchique est récurrent sur l’extension de l’avenue de la Gare, ce souci devrait être réglé avec la construction en cours du parking à silos. Pour les habitants du numéro 44, un autre problème existe depuis la livraison du bâtiment à la fin de l’année 2019. Les 41 logements sociaux ne peuvent pas ouvrir une ligne téléphonique. « C’est comme si nous n’existions pas », constate Danny qui a lancé les démarches avec plusieurs opérateurs avec à chaque fois la même réponse : « On ne vous trouve pas ».

Pour tous, le calvaire est le même et prend la forme d’un véritable parcours du combattant à travers les méandres des hotlines des groupes de télécommunication, du bailleur social et des techniciens de l’opérateur historique. « Le discours est à chaque fois différent, on nous balade, on nous dit qu’une intervention va avoir lieu mais finalement elle est repoussée », « on nous prend pour des cons », assène d’une même voix la demi- douzaine de résidents qui a souhaité s’exprimer dans l’espoir de faire bouger les choses.

Pourtant, au fil des mois, des électriciens, géomètres et responsables de la SA Mont Blanc sont venus sur place pour témoigner de leurs bonnes intentions et essayer de résoudre le problème, sans succès.

« Je passais mes appels dans ma baignoire ! »

Il est, de nos jours, devenu difficile de se passer d’une connexion internet qui permet d’accéder à de nombreux services, y compris publics. Et la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses. « Le confinement a été épouvantable », lâche Dominique qui avait du réseau téléphonique uniquement dans sa salle de bain. Je passais mes appels dans ma baignoire ! »

Malgré le palliatif du réseau mobile, la situation reste précaire pour letélétravail, le divertissement et les relations sociales. « Impossible d’appeler en visio mes proches », témoigne Chloé. « Mon employeur a profité du confinement pour nous former mais j’ai pris du retard faute d’une bonne connexion et je suis en difficulté aujourd’hui », ajoute Danny.

Collégienne, la fille de Vanessa pâtit aussi de la situation. « Elle n’a pas pu suivre tous ses cours à distance et est à la traîne maintenant », confie sa maman.

Tous se sentent abandonnés, d’autant plus que les appartements voisins, issus du même programme et livrés en même temps, ont pu ouvrir une ligne téléphonique et bénéficier d’une connexion internet normale. « Nous ressentons du dégoût. Ce n’est pas juste. Seuls nous, habitants des logements sociaux, sommes dans cette situation ». « On nous méprise », concluent-ils unanimement.

Ces derniers mois, 11 résidents ont fini par réussir à ouvrir une ligne téléphonique mais les 30 autres locataires sont toujours dans l’attente.

Des habitants pas tous logés à la même enseigne

Les locataires du 44 avenue de la Gare, à Evian, ont vu, en contrebas de leur immeuble, s’achever la seconde partie du programme Living Léman le long de l’avenue Anna-de-Noailles. Les appartements en copropriété ont été livrés par Vinci à la fin de l’année 2020 et peuvent aujourd’hui ouvrir une ligne téléphonique.

« Nous avons été bloqués un mois mais le service fonctionne depuis le 15 janvier », raconte un résident.

Selon le bailleur « Orage ne remplit plus sa mission de service public »

Contacté, le bailleur social reconnaît combien la situation de l’immeuble dont il a la gestion est difficile. « Nous n’arrivons pas à avancer », confie Jean-Philippe Parmentelat, directeur général adjoint de la SA Mont Blanc. « Quand nous avons réceptionné les appartements, il n’y avait pas de problème d’après nos interlocuteurs techniques. » Pour le responsable, ce n’est pas un cas isolé : « Avoir une ligne téléphonique opérationnelle à la livraison est devenue difficile dans toutes les opérations neuves. » Et va jusqu’à affirmer : « Orange ne remplit plus sa mission de service public. » Si aucune solution n’arrive, il invite les résidents du 44 avenue de la Gare « à saisir l’Arcep, l’autorité de régulation des communications, nous serons prêts à les soutenir ».

Du côté d’Orange, on annonce qu’« une intervention aura lieu le 27 janvier » et que « la ligne devrait fonctionner dans les jours suivants ». L’opérateur historique apporte aussi une explication : « Le réseau local n’était pas en capacité pour relier le quatrième bâtiment de l’ensemble immobilier, c’est une erreur de notre part. »

Quant aux délais pour trouver une solution, le service communication d’Orange assure comprendre « le désarroi » des habitants concernés. Et d’ajouter : « C’est assez dingue de devoir attendre plus d’un an. Nous avons été prévenus en décembre par le référent collectivités d’Evian qui avait été contacté par la mairie. » L’opérateur historique évoque tout de même des circonstances atténuantes : « En Haute-Savoie, nous devons tout faire en même temps : étendre le réseau pour suivre le rythme des constructions et installer la fibre. Il peut y avoir des ratés mais nous faisons de notre mieux. » Les locataires clients d’Orange devraient bénéficier d’« un geste commercial ».

Dernières nouvelles le 11 février : une fois de plus Orange n’a pas tenu ses engagements et les habitants ne sont toujours pas raccordés !

Nos propositions à la Mission parlementaire : un service 100% universel, public et sans discriminations !

Le 3 Février 2020, les collectifs d’usagers « Orange j’enrage ! » et « les Oubliés d’Orange », ont été auditionnés par la mission parlementaire de l’Assemblée nationale dans le cadre du groupe de travail de la commission des affaires économiques sur les obligations du service universel des télécommunications. Cette mission est animée par Mme Célia de Lavergne, députée de la Drôme, qui en est la rapporteure.

Nous avons exposé nos observations sur les scandaleux dysfonctionnements et les graves conséquences économiques et sociales entraînées par l’état d’insécurité numérique.

Nous avons surtout émis des propositions concrètes pour mettre un terme à l’incurie qui règne :

Garantir l’égalité d’accès au téléphone et à internet, obligation légale bafouée par Orange et non assurée par l’État

Réalisons la scission des activités d’Orange en deux entités distinctes selon le modèle de la commercialisation et de la distribution de l’électricité (Enédis) qui a fait ses preuves en terme de fiabilité. On obtiendra ainsi d’une part une entreprise commerciale, fournisseur d’accès ouverte à la libre concurrence et de l’autre un gestionnaire du réseau national responsable et garant de l’égalité des citoyens et des territoires dans l’accès au téléphone et à internet. L’État actuellement actionnaire minoritaire en détenant  23 % du capital d’Orange transférera ses actions dans la structure réseau pour obtenir ainsi une participation majoritaire qui lui donnera sa pleine capacité à entreprendre rapidement la rénovation du réseau qui s’impose aujourd’hui.

Restaurer le réseau téléphonique abandonné depuis 1997 lors du passage aux entreprises privées France télécom puis Orange 

Un inventaire par commune des dégâts (nombre de poteaux, de boitiers de raccordement et de km de câbles endommagés,) et leur réparation immédiate.

Un inventaire par commune des personnes laissées pour compte (nombre de foyers qui ne sont plus raccordés) et le rétablissement immédiat de leur ligne.

La mise en place des indicateurs de performance et de contre-performance au niveau communal.

Entretenir quotidiennement le réseau

Réintroduire des équipes techniques de proximité.

Assurer le suivi, pas à pas, de la restauration du réseau, 

Mise en place d’une plate-forme numérique nationale dont les données seront fournies par les techniciens du gestionnaire et par les élus locaux. Cette plate-forme sera consultable par tous les citoyens. 

Contrôler l’application effective du service universel 

Ce sont les données rassemblées sur le terrain, commune par commune, qui permettront à l’Arcep, d’exercer, enfin, pleinement son rôle d’autorité et de régulation.

Protéger les usagers des abus des opérateurs

Information publique sur les droits des consommateurs.

Modification des conditions générales de vente d’Orange sur la facturation des périodes sans service fourni.

Renforcement du cadre légal des procédures de signalement et de recours pour accélérer et simplifier les litiges et sanctionner les pratiques abusives.

Améliorer le service universel de la téléphonie

Associer les usagers et collectifs d’usagers à la réflexion sur les modalités d’évaluation des progrès attendus ainsi que sur les choix technologiques et sur leur mise en application, notamment sur le déploiement de la fibre et la téléphonie mobile.

Les deux collectifs ont remis à la Mission parlementaire des réponses écrites aux questions qu’il ont reçues ainsi qu’un document commun de 30 pages présentant les observations qu’ils ont effectuées sur le terrain et les solutions précises qu’ils préconisent.

La mission parlementaire rendra un rapport final qui sera transmis le 10 février au gouvernement, nous l’attendons avec impatience.

Nous attendons également avec la même impatience les suites que le gouvernement voudra bien lui donner.

Nous ne manquerons pas de vous informer des conclusions tirées par cette mission parlementaire, et des suites qu’il conviendra de donner du côté des usagers.

Hautes Alpes : 15 maires dénoncent les problèmes de réseaux téléphoniques et internet en zones rurales

Il n’y a pas que dans la Drôme et l’Ardèche que ça crise ! Partout en France …

Plus d’internet, plus de réseaux téléphoniques… Le Buëch et ses habitants n’ont plus de téléphone depuis plusieurs mois ni internet. Comme le souligne Gérard Tenoux, vice-président du Conseil départemental des Hautes-Alpes, la situation est inacceptable. Les installations ne sont plus entretenues. Pourtant, comme le souligne le maire du Bersac Dominique Drouillard, les usagers continuent de payer leur facture sans aucun service assuré :

Publié par Hugo GUYON le ven, 05/02/2021 – redaction@dici.fm

Numérique: l’entraide tisse sa toile

Un article de Libération, très instructif sur les possibilités du numérique pour favoriser les solidarités. On y apprend que 13 millions de Français sont aujourd’hui exclus de l’accès au numérique pour différentes raisons dont, entre autres, pour n’avoir pas  accès à une connexion.
Désenclaver les isolés, faire circuler l’information, donner accès aux droits… Le numérique est un puissant levier pour activer les solidarités. A condition d’humaniser les dispositifs…

par Benjamin Leclercq, pour Libération le 27 janvier 2021 à 17h06

Il fut, en 2020, une bouée de sauvetage. A l’heure où le pays tout entier fermait boutique, en mars puis en octobre, les citoyens, claquemurés par surprise, isolés comme jamais, s’en sont remis à lui. Agglutinés derrière leurs écrans, pour continuer à travailler, à étudier, pour requérir une aide financière, un soutien psy, activer des droits, accéder aux services publics ou encore ébrécher la quarantaine sociale et les affres de la solitude inopinée. Et si le numérique était notre nouveau filet de sécurité ?

«L’année passée a montré le visage d’un autre numérique, créateur de communautés et activateur de lien social», confirment Emma Ghariani et Caroline Span, codirectrices de la MedNum, la coopérative nationale des acteurs de la médiation numérique, qui œuvre pour un numérique inclusif et créateur. «Ce numérique-là, du quotidien et de proximité, a favorisé les solidarités.»

«Fil d’Ariane»

Les exemples ne manquent pas, et les initiatives fourmillent. Aux manettes, une pluralité d’acteurs. Il y a, en premier lieu, les citoyens eux-mêmes, tissant de nouveaux réseaux d’entraide informels, via les réseaux sociaux notamment. Il y a aussi, bien sûr, le monde associatif qui, pour garder le lien avec les usagers, connecter les bénévoles ou maintenir son financement, rivalise d’applis, de plateformes de crowdfunding ou de réseaux sociaux communautaires. Les acteurs de l’économie sociale et solidaire ne sont pas en reste, reliant consommateurs et petits producteurs fragilisés à coups de places de marché dématérialisées. «Le numérique permet d’amplifier la logique de services», note Jérôme Saddier, président du Crédit coopératif, banque référente de l’économie sociale et solidaire. «Ce canal nous a ainsi permis, depuis le début de la crise sanitaire, d’activer et de massifier une solidarité financière d’urgence, en distribuant en ligne des prêts garantis rapides et nombreux», illustre-t-il.

Il y a, enfin, les pouvoirs publics. Et en particulier les départements, «chefs de file» – la République le dit (loi Maptam de 2014, loi Notre de 2015…) – de la promotion des solidarités et de la cohésion territoriale. De fait, ces derniers ont saisi la balle au bond, renforçant lors de la crise sanitaire les dispositifs existants ou en créant de nouveaux.

Le numérique leur a permis, d’abord, d’atteindre des catégories de population vulnérables et souvent éloignées des services publics. Exemple : la jeunesse, qui paie, souvent dans l’ombre, un lourd tribut économique, social et psychologique à la crise généralisée. «Les politiques publiques peinent à être entendues par les jeunes, témoigne Arnaud Simion, vice-président du conseil départemental de Haute-Garonne, en charge de la jeunesse. Seuls 11 % des jeunes sollicitent les bons solidaires prévus pour eux par le département. Dès lors, l’outil numérique est pour nous clé, car il leur redonne la parole et rétablit un lien.» Un lien que le département a matérialisé avec GO31, une application lancée en 2020 à destination des 11-29 ans (un quart de la population du département). Recherche de logement, d’emploi, de stage, demande de bourse, info culturelle, sportive ou sociale de proximité, tchat et numéros utiles… Elle est «un fil d’Ariane dans le labyrinthe de l’accès aux droits et aux services publics», poursuit Arnaud Simion. GO31 a d’ailleurs été élaborée avec un groupe de jeunes pour mieux coller à leurs besoins.

Le numérique facilite aussi l’entraide communautaire, en connectant des usagers qui sont concernés par les mêmes problématiques. En Gironde est ainsi né Mobalib, le premier réseau social du handicap. Fruit d’un partenariat entre associations et département, il vise à créer une communauté et des outils numériques pour faciliter la vie quotidienne des personnes en situation de handicap.

La solidarité économique a, elle aussi, surfé sur la vague. Concrétisation parmi d’autres : la mise en lien des producteurs et consommateurs locaux dans une logique de circuit court et de soutien à l’agriculture paysanne. Exemple avec la Dordogne et la création, pendant le confinement, d’un «drive fermier numérique», bâti avec la chambre d’agriculture. Même démarche dans le Lot-et-Garonne, avec Du47dansnosassiettes.fr, plateforme connectant habitants et acteurs locaux aux producteurs du territoire.

«Solutionnisme»

Reste un écueil majeur sur cette trajectoire vertueuse, comme un paradoxe : le numérique, accélérateur de solidarités, est aussi un redoutable producteur d’exclusion. «Près de 13 millions de Français en sont aujourd’hui exclus, soit parce qu’ils ne sont pas équipés, soit parce qu’ils vivent dans une zone blanche ou grise, soit parce qu’ils peinent dans l’usage», rappelle la MedNum. Fracture numérique et «illectronisme» n’épargnent personne. «On a longtemps considéré qu’il s’agissait d’un problème de seniors, or on voit bien que tout le monde est concerné, de l’ado qui ne sait pas trouver une info importante sur Internet au patron de PME qui n’a pas d’adresse mail.»

Dès lors, le «levier numérique» court le risque du flop. «Les pouvoirs publics cèdent un peu trop souvent au solutionnisme technologique, sur le mode « Un problème ? Un outil numérique ! » Le tout au doigt mouillé, sans analyser les besoins exacts des publics cibles. Or objectiver la fragilité numérique est un préalable», avertit Caroline Span, de la MedNum. Le piège ? «Développer une app est dans l’air du temps et coûte souvent moins cher que mobiliser du personnel supplémentaire.» «Le numérique n’est pas une solution miracle, tempère aussi Jérôme Saddier, du Crédit coopératif. Prenez par exemple la culture ou l’éducation populaire, le numérique ne leur a été d’aucun secours face à la crise. Il ne remplacera jamais la véritable interaction humaine.»

Une solidarité 100 % numérique, désincarnée et technologisée, serait un recul, notent à l’unisson les acteurs du secteur. «70 % des Français préfèrent encore le téléphone à Internet quand ils ont un problème complexe», rappelle la MedNum, qui pointe l’échec des bots informatiques, ces intelligences artificielles d’aide en ligne souvent dédaignées par les internautes.

Passage obligé, donc : résorber la fracture, et humaniser les dispositifs. Premier outil, la médiation numérique. «Elle est à la croisée du care [concept fondé sur l’attention à l’autre et aux plus vulnérables, ndlr] et de la tech, décrypte Emma Ghariani (MedNum). Le premier niveau d’accompagnement consiste à lever les blocages et donner confiance.» En 2020, la coopérative du numérique a ainsi créé «Solidarité numérique», centre de ressources et d’appels, et mobilisé quelque 2 000 médiateurs numériques bénévoles pour accompagner les citoyens ballottés par la soudaine vague de dématérialisation. Pour naviguer sur le site de Pôle emploi, demander son RSA en ligne, se connecter à sa banque ou communiquer avec ses proches, 20 000 personnes ont bénéficié du service. Autre dispositif en développement, les maraudes numériques. En milieu rural ou auprès des urbains précarisés, elles permettent de rendre l’outil maniable à ceux qui en sont le plus éloignés.

État du réseau en Ardèche, visite guidée

Hameau de Fontréal,  Commune de Saint Jean Chambre,  Département de l’Ardèche,  en France le 03 février 2020

44°54’17.3″N 4°33’01.5″E.   D283, 07240 Saint-Jean-Chambre

Plus de deux ans que le site est dans cet état !

France : 6 ème puissance mondiale,

Orange : leader international des télécommunications,

au 21 ème siècle,

Bravo !

Téléphonie en zone rurale : ils enragent contre Orange

En Ardèche mais aussi dans la Drôme, élus locaux et habitants veulent obliger l’opérateur à rétablir le téléphone fixe dans certaines zones coupées du monde.

Par Cyril Michaud pour Le Parisien et Aujourd’hui en France

Alain Baraquie, un habitant de Saint-Julien-Labrousse (Ardèche) qui a fondé le collectif Orange j’enrage, dénonce l’immobilisme de l’opérateur téléphonique face au manque d’entretien du réseau. LP/Cyril Michaud

Entre Orange et les habitants de l’Ardèche, le courant ne passe plus. Alors qu’une mission parlementaire flash dédiée à la téléphonie en zone rurale est en cours, à l’initiative de la députée de la Drôme Célia de Lavergne, 269 élus du territoire ardéchois ont signé une pétition afin de demander des comptes à Orange et forcer l’opérateur à remplir ses obligations de service universel.

« Cette mission doit évaluer les manquements car Orange ne se préoccupe plus de ses obligations », dénonce le député Hervé Saulignac. Or, dans le cadre du service universel, toute personne qui le souhaite a le droit de réclamer l’installation d’une ligne téléphonique et de se raccorder au réseau Orange. Mais pour cela, il faut que le vieillissant réseau en cuivre soit opérationnel. « C’est un combat que je mène depuis près de dix ans, avec assez peu de résultats, concède le député. J’observe la lente dégradation du réseau cuivre qui s’amplifie et s’accélère. »

« Tous les jours je reçois des appels au secours » Alors, les élus du département ont décidé de faire cause commune. Leur tribune sonne comme un SOS. « Tous les jours, je reçois des courriers, souligne Hervé Saulignac, des appels aux secours comme : Ma mère a 90 ans, elle a une télésurveillance et cela fait quatre mois qu’elle n’a plus de téléphone. Nous sommes sans nouvelles. C’est terrible pour les territoires ruraux. Il y a un sentiment d’abandon très fort. »

Car, avec la crise sanitaire, l’isolement des personnes vivant en milieu rural s’est renforcé. Parfois, ce sont des hameaux entiers qui se retrouvent privés de téléphone fixe, des mairies, des casernes de pompiers, etc.

« Cumulé sur une année, il nous est arrivé d’avoir jusqu’à cinq mois de coupure », témoigne Alain Baraquie, un habitant de Saint-Julien-Labrousse qui a fondé le collectif Orange j’enrage et dénonce l’immobilisme de l’opérateur tricolore. « C’est une vraie galère, car ici le portable passe très mal. Dans notre cas, ils sont venus réparer, mais il faut voir comment. Orange fait appel à des sous-traitants, ne maîtrise plus son réseau cuivre. C’est du bricolage. » Et les pannes se multiplient. Car pour Orange, estime le collectif, le réseau cuivre, dont l’extinction est programmée d’ici 2030 au profit de la fibre, n’est plus une priorité.

Pour constater l’ampleur des dégâts, il suffit d’emprunter les routes sinueuses du parc naturel régional des Monts d’Ardèche. Poteaux déracinés, câbles sectionnés, les incidents techniques sont légion. « C’est bien simple, les derniers kilomètres de lignes, Orange a arrêté de les entretenir, déplore Alain Baraquie. Ce que l’on demande : c’est la réfection totale des réseaux endommagés afin que toutes les personnes isolées puissent avoir de nouveau accès au téléphone, ce qui est un droit. »

En Ardèche et dans la Drôme, des milliers de personnes seraient ainsi privées de téléphone fixe, selon Orange j’enrage qui réclame « un diagnostic des dysfonctionnements, commune par commune ». Remonté contre Orange, le collectif implore l’Etat et l’Arcep de mettre l’opérateur devant ses responsabilités, à l’heure où la convention concernant la délégation du service universel est arrivée à échéance en fin d’année et se trouve en cours de renégociation.

Le collectif Orange j’enrage va être auditionné cet après-midi à 17 h par la mission parlementaire de l’Assemblée Nationale animée par Mme Celia De Lavergne, Députée de la Drôme.

Pannes d’internet en Ardèche : « Dans le monde rural, nous sommes pris pour des ploucs » Jacques Genest

Article paru dans le Dauphiné Libéré
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Jacques Genest ne supporte pas que les habitants du monde rural « soient pris pour des ploucs ».
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Depuis trois semaines, sur la montagne ardéchoise, plus précisément à Coucouron et dans quelques villages alentour, les habitants ont pensé à tout : se plaindre, s’énerver voire à se remettre au vélo. À force de pédaler, peut-être résoudront-ils leurs problèmes de connexion à internet…
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Jacques Genest n’a pas envie d’en rire. Le maire de Coucouron, président de la communauté de communes Montagne d’Ardèche et également celui des maires ruraux de l’Ardèche, est « vraiment très en colère. Au départ, Orange nous a annoncé qu’il n’y avait pas de panne, puisque cela devait être à cause de travaux, alors que l’on ne voit rien nulle part. Cela fait trois semaines et nous n’avons toujours pas internet. Je commence à en avoir plein le dos ! »
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À Coucouron, les vaches traversent le village régulièrement, il n’y a ni métro, ni 5G. Juste des habitants qui paient leur abonnement comme tout le monde. Aujourd’hui, ils ont le sentiment d’abandon. Leur maire a été sénateur. Cela ne change rien, il l’explique : « Il y a un gros problème de démocratie.
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Quand j’étais parlementaire, j’ai écrit des questions au gouvernement, cela n’a rien fait avancer. Dans le monde rural, nous sommes pris pour des ploucs. Comment fait-on à la mairie, à la Poste, au Crédit agricole pour travailler sans internet ? Le médecin, le Dr Magat, ne peut même plus remplir ses dossiers informatisés. Et les maisons de retraite, on en parle ? Il y a un problème de sécurité, avec le téléphone fixe relié à internet. Avec cette panne, une personne qui n’a pas de portable ne peut même plus appeler les pompiers en cas d’accident chez elle. »
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S’il en veut Orange, « qui ne servent à rien, ils ne veulent même plus réparer les réseaux, personne chez eux ne trouve jamais la solution », il se pose des questions de bon sens : « Pourquoi l’installation de la fibre est gratuite dans les grandes villes et nous coûte 2,165 millions d’euros sur la Montagne ? C’est une inégalité. C’est comme pour les vaccinations contre la Covid. Je ne tape pas sur le gouvernement qui fait ce qu’il peut et l’Agence régionale de Santé qui fait le maximum mais dans le monde rural, on ne peut plus rien faire, ça n’avance jamais. »
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Chez Orange les clients dégustent et les salariés trinquent !

Des usagers en détresse et des salariés en burn-out !

À Alès, face aux critiques des clients, le raz le bol des salariés d’Orange

Le Jeudi 1er octobre 2020 au matin les salariés de l’antenne Orange ont tenu un piquet de grève devant le magasin.

En effet ceux-ci sont excédés, épuisés, déconcertés par l’aggravation de la situation. Ils subissent de plus en plus d’agressions verbales et physiques. Cela est dû à la mauvaise qualité du réseau analogique sur Alès et sa région. Ils sont souvent impactés avec les phénomènes cévenols, les orages, au moins 8 mois par an.

De plus la sous-traitance (SOGETREL) ne remplit pas son cahier des charges, les rendez-vous ne sont pas honorés, et ce plusieurs fois de suite même pour les professionnels.

La boutique ORANGE est la seule sur la région d’Alès, les clients font souvent des kilomètres pour venir et se défoulent sur les salariés.

Ce problème est connu par la Direction, l’UI est intervenue mais aucune amélioration n’a été constatée  à ce jour.

Les salariés ne se sentent plus en sécurité dans leur boutique et sont très impactés financièrement d’où la colère.

d’après Force Ouvrière Com pour les salariés de la boutique d’Alès (AD Occitanie).