Les tartufferies de Philippe Daumas, directeur régional d’Orange sur Radio France Bleu

Philippe Daumas, directeur régional d’Orange s’explique sur Radio France Bleu suite à la tribune publiée dans le JDD signée par Célia de Lavergne, députée ainsi que par 215 maires et élus ruraux de la Drôme.

« C’est pas moi, c’est l’autre » se défend de façon puérile, comme un gamin pris en faute, son directeur régional en défaussant Orange de ses responsabilités.

«Les poteaux cassés c’est la faute à la fibre, plus lourde que le cuivre, qui est mise en place par ADN (Ardèche Drôme Numérique) et les autres opérateurs de téléphonie. »                                                                                                    Les poteaux sont cassés depuis longtemps, certains depuis des années bien avant le déploiement de la fibre dont les travaux ne font que commencer. Chacun a pu constater que les poteaux sont pourris, qu’ils n’ont été ni entretenus ni remplacés depuis des décennies.

«Les câbles rompus et à terre c’est la faute aux propriétaires qui n’élaguent pas les branches. »                                                                                              Nous lui rappelons que en vertu de l’article 85 de la loi du 7 octobre 2016 c’est à Orange que revient la responsabilité d’engager les démarches auprès des propriétaires pour faire réaliser les travaux d’élagage nécessaires, ce qu’il ne fait pas.

Quand la faute n’incombe pas aux autres il ne reste plus à Monsieur Daumas qu’à affirmer des contre-vérités.

Sur l’état du réseau filaire cuivre qui est censé assurer à chaque usager un accès au téléphone fixe et à internet ?                                                        Monsieur Daumas prétend que la Drôme et l’Ardèche bénéficient d’un programme sans précédent… pour l’installation de la fibre et de la couverture du réseau mobile. C’est une pirouette pour esquiver le sujet, c’est à dire l’entretien du réseau cuivre actuel.

Sur les moyens engagés par Orange pour l’entretien du réseau ?                      Orange a recruté massivement déclare Monsieur Daumas, alors que d’après un syndicat ce sont en moyenne 4 000 emplois annuels qui sont supprimés en France par Orange.

Sur les relations avec les élus locaux qui défendent le droit des habitants à un accès au téléphone fixe et à internet ?                                                       Monsieur Daumas affirme qu’il coopère en permanence avec les élus locaux. Ces mêmes élus locaux, aujourd’hui, dénoncent en masse soit l’impossibilité de joindre le référent Orange en cas de problème, soit l’inaction de l’entreprise après signalements des dégâts sur le réseau et des habitants privés de connexion pendant des périodes excessives.

Face à ce déni de la réalité vécue par tant d’usagers désemparés, nous lançons un appel : que soit réalisé un inventaire, commune par commune, de la détérioration du réseau ; le nombre de poteaux tombés, le nombre de km de câbles à terre, le nombre de boîtiers éventrés et le nombre de foyers/maisons qui ne sont plus raccordés au réseau.

Nous exigeons que le réseau public de téléphonie fixe soit réparé aux frais d’Orange et que l’État remplisse pleinement son rôle de contrôle.

 

Le collectif « Orange j’enrage ! » sera auditionné par la mission parlementaire pilotée par la députée Célia de Lavergne.

   Par , France Bleu Drôme Ardèche

l’interview de Célia de Lavergne sur Radio France Bleu :

La députée de l’arrière-pays drômois Célia de Lavergne prend la tête d’une mission parlementaire « flash » : quatre semaines de consultations pour tenter d’améliorer durablement le service de téléphone fixe dans les zones rurales.

Célia de Lavergne, députée de la 3ème circonscription de la Drôme (image d'archives).
Célia de Lavergne, députée de la 3ème circonscription de la Drôme (image d’archives). © Radio France – Florence Gotschaux
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Célia de Lavergne avait déjà interpellé l’opérateur Orange et lancé l’alerte sur les « oubliés du téléphone fixe » mi-décembre : 210 maires drômois avaient signé avec elle une tribune dans le Journal du Dimanche. Grâce à cette mobilisation, la députée a obtenu la création d’une mission parlementaire sur le sujet et elle en prend la tête.

A partir de ce jeudi et pendant un mois, cette mission va auditionner opérateurs, élus, usagers, comparer avec les voisins européens pour trouver des solutions aux pannes et coupures à rallonge explique Célia De Lavergne : « dans la convention de service, le délai moyen de raccordement est de 12 jours, alors que sur le site d’Orange dans la Drôme on nous annonce 8 mois. Pour la réparation, c’est un délai 48 heures affiché au national, c’est plus de 48 jours dans la Drôme. Nous avons des vraies difficultés et donc je considère que les solutions viennent à la fois des acteurs institutionnels mais aussi du terrain. C’est de là que l’alerte est partie, c’est de là que des solutions concrètes peuvent être proposées. Nous avons 4 semaines pour explorer toutes les pistes possibles. Nous avons l’oreille du gouvernement puisque le ministre Cédric O a lui-même demandé et encouragé cette mission parlementaire. _Les planètes sont alignées. A nous de travailler._« 

Un service universel pour internet aussi

Orange était tenu jusqu’à début décembre d’assurer le service universel de téléphonie fixe. Mais le contrat avec l’Etat a pris fin. Le prochain service universel mettra a minima 18 mois à se mettre en place : « donc il faut aller assez vite aujourd’hui pour pallier ce vide : qu’est-ce qu’on fait du service de téléphonie fixe ? «  poursuit Célia de Lavergne, « comment on l’améliore ? Comment on s’assure qu’un opérateur le fasse ? Et puis cette mission parlementaire va réfléchir aussi à plus long terme, à un _service universel nouvelle génération_, avec en plus de la téléphonie fixe, un minimum de débit internet disponible pour chaque citoyen. »

Une trentaine d’interlocuteurs doivent être auditionnés par la mission parlementaire d’ici le 10 février. Le collectif ardéchois « Orange, j’enrage » fait par exemple partie des participants.

Nous remercions Célia de Lavergne de consulter le collectif « Orange j’enrage » parmi les acteurs auditionnés par la mission parlementaire qu’elle pilote sur les obligations du service universel des télécommunications.

Le collectif est bien entendu très sensible à l’attention que Célia de Lavergne porte au terrain et à la parole des usagers qui subissent depuis trop longtemps la gestion calamiteuse du réseau par Orange sans être entendu des pouvoirs publics.

C’est avec enthousiasme que nous participerons à cette consultation dont nous attendons beaucoup pour tous les usagers.

Radio France bleu : Orange respecte-t-il ses obligations dans les communes de Drôme et d’Ardèche ?

– Mis à jour le

Orange est dans l’obligation d’assurer le téléphone fixe à toute personne qui en fait la demande. En milieu rural, ce n’est plus le cas. Et de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les dysfonctionnements.

Photo d'illustration
Photo d’illustration© Radio France- Florence Gotschaux
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La colère monte depuis longtemps chez les abonnés privés parfois de téléphone fixe pendant plusieurs mois tout en étant obligés de payer leur facture. Une colère relayée par les maires qui se trouvent impuissants face à Orange. Les réclamations n’aboutissent pas toujours et la situation se dégrade.

Avant les fêtes de fin d’année, 216 maires ruraux de la Drôme ont dénoncé les dysfonctionnements en matière de téléphonie fixe dans une tribune initiée par la députée de la Drôme Célia de Lavergne.

Un quart des poteaux Orange en milieu rural sont défaillants

Il faut dire que le réseau filaire est dans un état peu enviable dans la Drôme et en Ardèche. Des fils à terre, des poteaux endommagés. Le syndicat Ardèche Drôme Numérique  (ADN) qui est en train d’installer la fibre en milieu rural et qui utilise le réseau Orange estime que 25%  des poteaux sont inutilisables parce que trop dégradés.

ADN pour pouvoir utiliser le réseau paie donc en partie le remplacement des poteaux défectueux. Autrement dit Orange fait financer par de l’argent public une partie de la rénovation de son réseau.

Le problème de l’élagage

Le problème récurrent reste celui de l’élagage. Orange explique qu’il n’est pas responsable de l’élagage qui permet de protéger les lignes. Faux répond le secrétaire départemental CGT des télécoms : l’élagage doit être fait par les propriétaires des terrains où sont situées les lignes. Mais si le travail n’est pas réalisé alors Orange doit se substituer pour protéger ses installations. Chacun en tout cas se renvoie la balle et sans entretien, le moindre coup de vent peut avoir des conséquences importantes.

Orange invoque l’épisode neigeux du 14 novembre 2019

Orange explique que la dégradation du réseau est du en partie aux épisodes neigeux successifs et notamment à celui du 14 novembre 2019. Une neige très lourde avait fortement endommagé les réseaux aériens dont celui d’Orange. Mais les maires dénoncent un manque d’investissement ancien et l’impossibilité aujourd’hui de rattraper le retard accumulé.

ils attendent depuis un an que Orange répare leur ligne : interview de Yolande et Michel par France Bleu Drôme Ardèche

 

Interview par Pierre-Jean Pluvy France Bleu Drôme Ardèche 12/2020

Yolande et Michel viennent de résilier leur contrat de téléphonie fixe avec Orange. Depuis l’épisode de neige du 14 novembre 2019, ils n’ont plus de téléphone fixe. Une lettre à l’opérateur envoyée en janvier 2020 est restée sans réponse. Et ce couple de Saint-Julien-Labrousse à côté du Cheylard ne sait plus quoi faire.

Un couple dans une situation dangereuse

Yolande et Michel ont 72 et 74 ans. Ils habitent à l’écart du village et la maladie de Michel nécessite de pouvoir joindre l’hôpital à tout moment.

La dernière fois que j’ai du appeler les pompiers, j’ai du faire quatre kilomètres en voiture pour aller téléphoner au village. Yolande.

Non seulement Yolande et Michel n’ont plus de téléphone fixe depuis un an, mais le portable ne passe pas toujours dans leur hameau. Ils ont donc décidé de résilier leur abonnement pour ne pas payer pour rien leur ligne fixe.

Combien sont-ils dans ce cas ? Difficile à dire.

Le collectif « Orange j’enrage » a tenté un premier recensement début 2020 mais il a été interrompu par la crise sanitaire. Aujourd’hui le collectif s’étonne ne pas avoir reçu de réponse aux courriers envoyés aux élus et aux pouvoirs publics. Seuls, le député Hervé Saulignac et Jacques Chabal, président de la communauté de communes Val’Eyrieux ont répondu.

Sur Radio France Bleu : Yolande et Michel, un couple dans une situation dangereuse.

Article paru sur le site de Radio France Bleu lundi 7 décembre 2020

Incroyable !
Le conseil départemental et la préfecture de l’Ardèche prétendent prendre la chose au sérieux

Ils n’ont même pas daigné répondre à notre message.
Ils annoncent, comme ils l’ont déjà fait il y a un an, une plateforme pour recenser les problèmes.
Et en un an nous n’avons absolument rien vu arriver. Les poteaux et lignes au sol y sont toujours. Ils n’ont rien obtenu ou… rien fait.

Les personnes qui ont résilié leur abonnement par dépit de ne pas être dépannées n’ont plus que des mobiles aux connexions aléatoires pour appeler les secours.

Sans téléphone : la galère du confinement en Ardèche

Radio France Bleu vient de consacrer ce reportage aux difficultés rencontrées en Ardèche par les usagers du téléphone en situation de confinement.

« C’est plus que compliqué » : la galère du confinement sans téléphone en Ardèche

Ceux qui ont des problèmes récurrents de téléphone ou d’internet en Ardèche peinent encore plus depuis le début du confinement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus.

Le confinement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus dure en France, ce qui nous rend dépendant à la technologie : pour le télétravail, joindre ses proches, pour faire l’école à la maison… Et c’est d’autant plus compliqué pour ceux qui, en Ardèche, alertent depuis des mois sur l’état déplorable du réseau de téléphone et d’internet.

à lire aussi Coronavirus : trois conseils pour ne pas saturer les réseaux internet et mobile pendant le confinement

Aline Speranza, par exemple, gère des hébergements insolites dans des cabanes à Saint-Julien-Labrousse. Une entreprise qu’elle est habituée à gérer sans téléphone fixe et sans connexion internet fiable. Mais d’habitude elle va chercher du réseau dans un cafe, ce qui est impossible depuis le confinement.

« C’est plus que compliqué, résume-t-elle. Là, on a la chance qu’il fasse beau donc je monte au dessus d’une cabane pour capter plus ou moins internet et répondre par mail. Mais quand je me sers de mon téléphone comme routeur, je ne peux pas m’en servir comme téléphone. Donc ceux qui m’appellent, je ne peux pas les avoir. »

Utiliser sa box, plutôt que son téléphone

L’Autorité de régulation des communications, l’Arcep, recommande d’utiliser au maximum sa box internet à la maison pour éviter de saturer le réseau mobile. De quoi agacer encore plus Alain Baraquié, du collectif Orange j’enrage qui se bat justement pour un meilleur réseau filaire en Ardèche.

« Chaque fois que quelqu’un est en panne, pour son téléphone fixe ou pour internet, Orange nous dit qu’il y a le téléphone portable et que ça marche bien. Mais là, on se rend compte en temps de crise que si tout le monde se met à passer par le mobile, il y aura de la saturation », déplore-t-il.

Mais Orange assure que son réseau est fait pour supporter des charges très importantes… comme c’est le cas par exemple les soirs de nouvel an.

Adèle Bossard, France Bleu Drôme Ardèche

Nos commentaires : 

Facebook, Instagram, Netflix, Youtube etc réduisent leur débit pour ne par faire exploser les réseaux mais chez Orange il n’y a pas de souci ! 

Orange affirme que son réseau supportera les charges et en même temps il préconise d’utiliser au maximum la wifi depuis le réseau fixe ! 

C’est la démonstration de la réponse fallacieuse d’Orange lorsque nous sommes en panne de ligne fixe que l’on pourrait s’en passer en ayant recours à la téléphonie mobile et aux box 4G.

La restauration du réseau du téléphone fixe est plus qu’urgente sur tout le territoire. Chacun nous avons droit, au titre du service universel, à une liaison fiable et permanente.

interview ce matin sur France Bleu

Radio France Bleu suit de près le désastre des installations téléphoniques en Drôme Ardèche, ce matin elle a consacré deux reportages au sujet.
Vous pouvez écouter l’interview que la radio nous a consacré :

Vous pouvez aussi consulter les articles mis en ligne par Radio France Bleu :
un collectif ardéchois lance une carte collaborative pour recenser les problèmes de téléphone fixe
350 foyers n’ont pas encore retrouvé le téléphone après la neige de mi novembre

 

Radio France Bleu 30 12 2019

Écouter le reportage sur notre première réunion publique :

1ère partie

2ème partie