En zone blanche, la détresse d’une mère de famille

 

   le 07/04/2021

Coupée d’internet et dans une zone où le réseau téléphonique passe mal, Marianne Drouilly s’est retrouvée dans une situation qui aurait pu avoir des conséquences tragiques.

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, comme l’on dit quand une situation perdure, jusqu’au jour où l’on se met en colère. C’est ce qui vient d’arriver à Marianne Drouilly, ingénieure de formation dans le thermique et l’informatique, une jeune mère de famille de trois enfants installée au hameau du Tracol, sur la commune de Vernoux. Ce hameau composé de quelques maisons est situé à quelques kilomètres du bourg centre.

Marianne exprime sa colère, mais aussi son désarroi, voire son impuissance. « Le 30 mars, j’ai eu à vivre un épisode dramatique, qui aurait pu être tragique. Au Tracol, nous sommes en zone blanche, la 3G et le téléphone portable passent de façon aléatoire et limitée. Depuis que des techniciens d’Orange, plus précisément, l’entreprise sous-traitante Constructel, sont intervenus, internet et la ligne téléphonique fixe ne fonctionnent plus, et cela depuis le 20 février dernier. »

« Le bébé convulsait dans mes bras »

La jeune mère de famille est en colère et surtout s’est trouvée impuissante.

« Le 30 mars à 7 h 20, ma fille Léa, 13 mois, a eu des convulsions. Pour appeler le Samu, j’ai dû aller sur la terrasse avec le bébé qui convulsait dans les bras, car le téléphone portable ne passe pas dans la maison et la ligne fixe est en panne. J’ai dû attendre, toujours dehors que le médecin du Samu me rappelle. Il a voulu faire un appel vidéo, mais cela n’a pas marché car il n’y avait pas internet. »

Marianne se dit scandalisée qu’en plus d’un mois, la situation n’ai pas été résolue. Selon elle, « il suffirait d’un peu de bonne volonté car les problèmes techniques sont connus et facile à résoudre ».

Marianne Drouilly montre le poteau où se situe un boîtier d’où part un raccordement pour sa maison, réparé provisoirement.

Une réparation provisoire

Comme dans beaucoup de lieux-dits éloignés parfois dans la campagne, ce sont des câbles à terre, parfois simplement raccordés à même le sol, le long de la voie communale à travers les bois et forêts qui condit au hameau.

Marianne a fait part de ce qui est arrivé à sa fille à l’opérateur Orange. Comme un miracle en ce samedi de Pâques, 3 avril, Marianne a vu arriver des agents de l’entreprise sous-traitante venir effectuer une réparation provisoire : raccorder sa ligne au réseau. Depuis, Marianne et sa famille bénéficie d’internet et du téléphone fixe. Elle conclut : « C’est une belle avancée. C’est du provisoire, mais une réparation définitive devrait intervenir prochainement. »

Pour Léa, sa fille, tout s’est bien terminé, puisqu’une ambulance des sapeurs-pompiers du centre de secours de Lamastre est venue sur place pour emmener la mère et sa fille au service pédiatrie au centre hospitalier de Valence. Après des soins, la petite fille et sa maman sont revenues chez elles.

Polémique – La gendarme des télécoms en Ardèche

Laure de la Raudière, entourée des députés Fabrice Brun et Hervé Saulignac, est venue constater les dégâts dans les bois de Saint-Jean-Chambre. – Photo : Estelle Prat
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    un reportage de Estelle Prat

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L’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes était en Ardèche vendredi26 mars, pour constater l’ampleur des dégâts sur les lignes de téléphonie fixe et rencontrer élus et usagers.

« La situation est suffisamment grave pour que le gendarme des télécoms vienne ici ! » constatait le député Hervé Saulignac vendredi 26 mars dans les bois de Saint-Jean-Chambre. Car c’est toute une délégation de l’Arcep, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes, qui s’est déplacée depuis Paris avec sa nouvelle présidente l’ex-député Laure de La Raudière. « Je suis venue, à l’invitation des députés ardéchois, pour me rendre compte de la situation du réseau cuivre dans ce département. Il est inacceptable que des gens vivent un calvaire parce qu’ils n’ont plus accès au téléphone » a expliqué la présidente de l’Arcep qui avait dénoncé « les pannes à répétition sur le vieux réseau cuivre d’Orange » lors de son audition au Sénat trois jours auparavant.

Des lignes téléphoniques à terre, des boîtiers ouverts… © Photo : Estelle Prat

200 signalements en trois mois

Il faut dire que la situation est particulièrement préoccupante en Ardèche. Le Département, qui a ouvert en décembre dernier une plateforme en ligne pour recenser les pannes du réseau de téléphonie fixe, a recueilli près de 200 signalements en l’espace de trois mois répartis sur 166 communes du nord au sud du département. Sur la petite commune de Saint-Jean-Chambre, où avait lieu la visite, il n’est pas rare de trouver des poteaux téléphoniques à terre dans les sous-bois. « Sur le site qu’on est allé visiter, les fils sont à terre sur 150 mètres, et cela depuis deux ans ! » confie le maire Gilles Durand qui a entrepris une enquête auprès de ses habitants pour répertorier tous les problèmes.

Mais les élus se retrouvent souvent impuissants face à leurs administrés mécontents. « On compte sur l’Arcep pour faire un suivi des engagements pris par Orange » soulignent les députés ardéchois Fabrice Brun et Hervé Saulignac. Un bras de fer est, en effet, engagé par le gouvernement qui doit présenter, d’ici la première quinzaine d’avril, un plan d’action pour que l’opérateur historique revienne dans les clous. C’est en effet le moment de faire pression sur Orange : le contrat de service universel de téléphonie, arrivé à expiration en novembre, est actuellement en phase de négociation afin de signer une nouvelle convention.

Un comité de pilotage local va voir le jour

La présidente de l’Arcep, qui a rencontré des maires ardéchois mais aussi les usagers du collectif « Orange j’enrage », s’est engagée à ce que « des indicateurs ambitieux soient définis par territoire et que des comités de pilotage locaux soient mis en place pour assurer le suivi des travaux que l’opérateur aura à faire ». « Aujourd’hui, on veut une cartographie précise de tous les points noirs sur le département et un engagement ferme en moyens humains et matériel pour relever ce réseau. On ne veut plus être baladé ! » ont souligné les députés ardéchois en demandant à ce que les sanctions financières soient enfin appliquées.

Cette rencontre aura donc permis de mettre en lumière la situation ardéchoise, avec des décisions gouvernementales attendues dans les prochains mois. « C’est bien qu’élus et usagers ardéchois fassent avancer ce dossier ensemble, avec une même cohésion d’idées » a souligné Alain Baraquie, le porte-parole du collectif « Orange j’enrage » qui compte bien faire entendre la voix des usagers au comité de pilotage local.

 

le réseau télécom dans un délabrement total

Ma famille et moi nous sommes définitivement installés en Ardèche il y a un an, tout comme mon entreprise de savonnerie.

Je savais dès le départ que le réseau mobile et télécom en général n’était pas fameux mais j’ai quand même fait le choix de développer une activité artisanale très centrée sur le e-commerce.

Après 8 mois d’activité, je n’ai pas été épargnée par les problèmes liés au réseau en général.

Je me suis battue notamment pendant 6 mois auprès des opérateurs mobiles, des élus, des services techniques orange, pour solutionner la perte soudaine et totale de réseau mobile dans notre village ( saint christol) durant 6 mois !

Malgré mes nombreux appels, les professionnels affirmaient qu’il n’y avait aucun problème coté réseau et infrastructure. Finalement au bout de 6 mois, après que le maire du village ai finalement tapé du point sur la table. il s’est avéré qu’il y avait bien un dysfonctionnement au niveau de l’antenne relais du Serre en Don. Nous avons aujourd’hui retrouver du réseau mais pas la 4G que nous avions jusqu’en Août 2020.

Durant 6 mois, j’ai du justifier auprès de mes clients l’impossibilité d’être contactée sur mon téléphone portable. j’en ai certainement perdu aussi, qui n’ont jamais réussi à me joindre.

Par ailleurs, les coupures internet aléatoires sont également handicapantes dans mon activité au quotidien. Comme indiqué plus haut, internet est mon principal outil pour : communiquer auprès de mes clients sur les réseaux, administrer ma boutique en ligne, générer des envois de commandes via les applications de la poste et mondial relay, mais aussi encaisser des paiements via un terminal nomade ( SUMUP). Il m’est arrivé de ne pouvoir encaisser ders clients qui voulaient payer par CB, de ne pouvoir envoyer des commandes en ligne que je ne pouvais pas visualiser.

Conclusion : Il existe aujourd’hui une Ardèche à 2 vitesses :

–  D’une part celle qui est en plein boom touristique et économique, portée par des personnes dynamiques qui veulent partager leur amour et passion pour ce territoire atypique. De plus en plus d’initiatives voient le jouir pour dynamiser le territoire, améliorer les services de proximité aux ardéchois, etc… Les collectivités mettent d’ailleurs des moyens considérables pour rendre attractive l’Ardèche dans le domaine touristique, avec des outils pointus et modernes.

– Et d’autres part, il y a le réseau télécom dans un délabrement total, qui ne suit pas, et qui n’est pas à la hauteur des perspectives de développement du département. comme si l’Ardèche en était restée à son image archaïque de « trou perdu  » de la France.

Tout çà pour dire que la négligence du réseau de télécommunication est un frein considérable au développement et à la pérennité des entreprises, mais également à la sécurité des habitants. (appeler les pompiers quand il survient un drame mais que l’on a pas de réseau, c’est fâcheux)…

Tout cela + la COVID, çà fait vraiment beaucoup !

En espérant que vos actions trouveront oreilles attentives et ouvertes au changement.

qu’ils assument pour de bon leurs responsabilités avant que d’autres procès ne tombent …

Bonne soirée à vous

Amélie Zurlo

Baisses de débit ADSL sur ligne fixe en cuivre : très souvent liées à une baisse de la qualité du réseau téléphonique…

État du réseau Orange à Saint Jean Chambre…

Concernant les baisses de débit ADSL sur ligne fixe en cuivre, cela est très souvent lié à une baisse de la qualité de la boucle locale c’est à dire le réseau téléphonique, avec souvent des problèmes d’oxydation de contacts dans les différents boîtiers entre le client et le central téléphonique (NRA).
Cette dégradation de la qualité de transmission débouche inévitablement un jour sur le fameux message “réseaux non détecté”, le signal utile étant noyé dans du bruit le modem ne parvient plus à distinguer le signal ADSL du bruit de la ligne, même en diminuant le débit.

Si vous avez remarqué que votre débit ADSL a chuté considérablement depuis quelques mois ou années c’est bien que la qualité de la boucle locale cuivre se dégrade.

Contractuellement parlant un débit minimal de 512 kbit/s doit vous être délivré je crois si vous êtes éligible à l’ADSL.

Quand le technicien vient chez vous il prend soin de réinitialiser votre ligne, cad il réinitialise un robot logiciel chargé de surveiller votre ligne, ce robot diminue le debit pour essayer de stabiliser votre ligne. Le débit baisse donc rapidement après le passage du technicien qui lui va vous convaincre que votre ligne est en ordre…..

Écrivez en recommandé avec AR au service client de votre fournisseur Orange, puis un mois plus tard si toujours pas satisfait, un courrier en RAR au service consommateurs d’Orange puis au bout d’un mois saisir le médiateur des communications électroniques voir fiche mémoire sur le site ARCEP.

Stéphane Pesnel

Voir aussi notre rubrique « Réclamez ! »

 

Marché Solidaire Ardéchois : OUI le numérique est économiquement INDISPENSABLE en Ardèche ! 

Voici donc mon témoignage sur le pourquoi de ce groupe Facebook, sur aussi sa façon de montrer que le numérique a une place indispensable dans l’économie locale et son développement.

Le groupe est né au début du second confinement en 2020, quand les commerçants, créateurs, artisans, etc… se sont vus dans l’obligation de baisser le rideau dans une période charnière de leur année : les préparatifs des fêtes de fin d’année.

Le groupe Facebook se nommait à l’origine Marché de Noël solidaire Ardéchois, une idée venue le lendemain de l’annonce du second confinement.

Etant par mon activité de créatrice de contenu (Instagram, Blog, Facebook…) une habituée des réseaux sociaux, et par mon activité de Correspondante Locale de Presse proche au quotidien des acteurs économiques locaux, j’ai ressenti une réelle détresse chez eux à ce moment précis de l’année.

Certains avaient travaillé une partie de l’année pour créer leur stock en vue des marchés de Noël, sans boutiques physiques, ni marchés, impossible de vendre !

Quelque temps avant l’annonce officielle du confinement, des bijoutiers de l’atelier du bijou préparaient le Salon du Made in France à Paris, l’annonce de son annulation a été un « coup de massue » et ils comprenaient que oui la fin d’année serait économiquement difficile à surmonter voire catastrophique !

Le groupe est né comme ça, ce soir d’annonce du confinement, entre perplexité, tristesse, impuissance et détresse générale, » une envie d’aider de tenter un truc », d’être solidaire !

Au début avec les locaux, ceux que je connais personnellement dans leur évolution professionnelle (Dawn Joaillerie, Antoine Velsch, Aloe, MSR, Alinéa, Fabrique des Monts et Merveille…) Ceux que j’aurais croisé lors d’un vrai marché de Noël (Riou chocolatier, CraftyAlex…), puis les demandes sont arrivées, nombreuses très nombreuses en quelques heures (preuve que la détresse était là !)

Il a fallu mettre des limites géographiques (à mon grand regret) pour que la gestion reste faisable, organiser pour que les « visiteurs » puissent eux aussi s’y retrouver parmi la foule « d’exposants » présents.

Une carte de l’Ardèche a été créée, où les gens pouvaient voir ou se trouvaient les commerçants, créateurs…. et oui le clik-and-collect s’étant très vite développé, le groupe était devenu une véritable vitrine de Noël où tout le monde a joué le jeu !

Des créateurs ont ainsi pu en quelque sorte éviter leur naufrage, se sont mis à plus communiquer via les réseaux sociaux, et ont même créé leur site dans la foulée (un Mr presque à la retraite et tourneur sur bois par exemple, qui me disait n’avoir plus rien à perdre, le numérique est notre nouvelle place de marché !

J’ai été la première surprise par l’étendue des talents ardéchois, mais aussi par leur envie, leur force à ne pas plier, à résister, à se diversifier, à innover grâce notamment au numérique et OUI un accès filaire correct est un DROIT que chacun se doit d’avoir afin que leur commerce et entreprise puisse être consolidée, renforcée voir complétement réinventée !

Le Marché est désormais permanent car c’est devenu en quelques mois un vrai moyen de communication pour la plupart d’entre eux, les « clients » y sont eux aussi toujours présents !

Alors pour eux, pour tous ces créateurs présents sur le groupe, OUI le numérique est économiquement INDISPENSABLE en Ardèche !

Aujourd’hui le compte comptabilise près de 200 professionnels, sur les 3350 membres ! Une version Instagram est mise en place depuis peu et compte déjà 100 abonnés (pour une question de droit à l’image, ils m’envoient leurs descriptions, présentations contre une autorisation d’utilisation de leurs images, et je les publie, pour leur donner une visibilité supplémentaire).

L’accès au numérique (filaire) est aussi un point à valoriser et à ne pas laisser tomber pour ne pas perdre l’attractivité de notre beau département !

L’Ardèche a du potentiel en de nombreux points économiques (tourisme, commerce, créateurs, artisans…) Un accès au téléphone et à internet ne doit pas être mis de coté, l’économie en elle même en serait pénalisée et en est pénalisée quand un commerçant, un créateur n’a plus d’accès au téléphone et à internet !

Merci pour votre attention sur ce point !

Marie Noëlle Baudin

Le Marché solidaire Ardèchois !

L.art.des.choix !

 

Orange j’enrage fait ses propositions à la présidente de l’Arcep

Présentation de nos observations lors de la table ronde. À la tribune, de gauche à droite, Michèle Victory députée de l’Ardèche, Hervé Saulignac député de l’Ardèche, Laure de la Raudière présidente de l’Arcep, Thierry Devimeux préfet de l’Ardèche, Fabrice Brun député de l’Ardèche, Gilles Durand maire de Saint Jean Chambre. Photo : Mairie de Saint Jean Chambre.

Vendredi 26 mars s’est tenue une table ronde à Saint-Jean-Chambre réunissant la Présidente de l’Arcep, les Parlementaires de l’Ardèche, le Président du Département, le Président des Maires de l’Ardèche, le Président des Maires Ruraux de l’Ardèche, 9 maires de l’Ardèche et le porte parle du collectif d’usagers Orange J’enrage.
Nous avons été invités à exprimer devant cette assemblée le point de vue  du collectif, voici la trame de l’intervention d’Alain Baraquie, le porte-parole du collectif à cette table ronde. Ce texte a été remis à la présidente de l’Arcep accompagné d’un dossier détaillé de nos observations et recommandations élaboré lors de notre audition par Célia de Lavergne rapporteur de la mission parlementaire de l’Assemblée Nationale en février dernier.

Madame la Présidente, nous vous remercions sincèrement d’inaugurer vos visites sur le terrain avec l’Ardèche et nous remercions aussi de tenir rapidement les engagements que vous avez pris lors de votre prise de fonction en janvier dernier.

Nous vous remercions surtout de venir à la rencontre du terrain et d’échanger avec le collectif d’usager Orange j’enrage !

Nous remercions également notre député, Hervé Saulignac, les services du Département et Gilles Durand Maire de Saint Jean Chambre qui nous ont informés de votre venue en nous associant à l’organisation de votre visite de terrain et en nous invitant à participer à cette table ronde.

Nous avons constitué le collectif Orange j’enrage en octobre 2019, je le précise car c’est antérieur aux épisodes climatiques derrière lesquels Orange se cache pour justifier de l’état du réseau, la situation était déjà catastrophique.

Le temps étant compté, je vais vous épargner la description des situations vécues par les ardéchois que tout le monde connaît bien.

Si vous le souhaitez, j’aurais plaisir à répondre à vos questions.

Nous avons été entendu par la mission parlementaire de l’Assemblée nationale conduite par Célia de Lavergne sur le service universel en février 2021. Nous avons constitué en collaboration avec l’autre collectif d’usager « les oubliés d’orange » un dossier détaillé de nos observations et des recommandations ainsi que nos réponses à ses questions. Je vous les remettrais à l’issue de la table ronde ainsi que les réponse écrites que nous avons faite à cette commission. Ces documents sont par ailleurs en libre accès sur notre site internet.

Nous attendons les décisions du gouvernement sur les propositions qui ont été faites. Nombre de nos propositions (particulièrement la traçabilité publique des réclamations) figurent parmi celles retenues et présentées au Ministre Cédric O. Certaines cependant n’ont pas été retenues et nous aimerions qu’elles soient entendues principalement sur :

1 – les indicateurs et l’évaluation du réseau en Ardèche

2 – le rôle de l’Arcep

3 – la protection des victimes

 

1 – Sur l’évaluation de l’état du réseau en Ardèche

Je voudrais commencer par poser une question à l’assemblée : Qui sait combien de personnes sont actuellement privées de téléphone en Ardèche ? et qui sont-elles ?  …

Personne ne le sait sauf … Orange !

Dès la création de notre collectif, nous avons lancé un appel aux élus et aux citoyens à réaliser ensemble un état des lieux humain et matériel. Nous en avons discuté avec Hervé Saulignac. Cette initiative a été freinée par l’arrivée de la pandémie car nous avions lancé une série de réunions publiques dans les communes qui souhaitaient s’y associer.

Nous sommes convaincus que l’échelle départementale ne remplit pas l’objectif de fournir des informations pointues. Il existe dans un département les mêmes disparités qu’au niveau national notamment rapport urbain/rural.

Nous pensons qu’il faut faire cet inventaire au niveau communal pour avoir une vision précise du désastre en particulier identifier les personnes qui sont totalement sorties des radars car elles ont résilié leur abonnement ou arrêté de le payer en étant restées sans service pendant des mois. Je ne m’étendrais pas sur le profil de ces personnes les plus fragiles. Il s’agit aussi de dresser l’inventaire détaillé de l’état du réseau physique.

La commune de Saint Jean Chambre a effectué récemment cet inventaire et celle de Boffres va le lancer prochainement. Ces expériences devraient permettre de modéliser une démarche et de la rendre reproductible à toutes les communes qui voudront bien se lancer.

Nous lançons un appel aux élus locaux à être porteur de cette dynamique collective qui peut s’appuyer sur les nombreuses ressources locales associations, randonneurs, pompiers etc et qui dispose des moyens de communication via les journaux municipaux, les listes de contacts mails, le bouche à oreilles car les personnes exclues sont rarement adeptes des réseaux sociaux.

Ces données seraient traitées dans la plateforme nationale de suivi des disfonctionnements et seront publiques. (cf mission parlementaire)

Concernant les données, il est totalement impossible de faire confiance à Orange pour fournir des données honnêtes et d’ailleurs il est insupportable que les déclarations mensongères des dirigeants d’Orange ne soient pas contredites par l’Autorité, les médias ne vérifiant pas les allégations de l’opérateur.

Sur le rôle du numérique dans l’attractivité du territoire, au delà des usages quotidiens vitaux, l’Ardèche enregistre un afflux de nouveaux habitants jeunes et entreprenants qui ne se doutent pas du désert dans lequel ils atterrissent. Cela pose de nombreux problèmes qui vont s’amplifier dans le domaine de l’immobilier, le téléphone ne faisant pas partie des éléments obligatoires de diagnostic

D’autre part l’éparpillement des personnes sur un vaste territoire a depuis longtemps justifié l’usage de moyens électroniques de communication à fonction autant commerciale que sociale et culturelle avec de nombreuses news-letters.

La crise actuelle a bien sûr augmenté les besoins par exemple dès la première semaine de confinement les agriculteurs locaux ont constitué des plateformes Drive qui leur ont permis d’écouler leur production et aux habitants de se ravitailler.

L’Ardèche est un territoire très dynamique et créatif qui voit émerger de nombreuses initiatives reposant sur le numérique par exemple Le marché solidaire ardéchois créé par Marie Noëlle Baudin, une page Facebook qui recense, carte à l’appui, les artisans et créateurs de l’Ardèche, et réunit 3350 membre dont près de 200 professionnels, artisans, petites entreprises, qui diffusent ainsi leur production en circuit court. Voire fiche détaillée dans notre dossier ainsi que témoignages d’artisans.

 

2 – Sur le rôle de l’Arcep

Nous ne parlerons pas de hauteur de débit mais simplement de l’état d’insécurité numérique permanente que nous vivons. Aujourd’hui quelqu’un qui allume son ordinateur se demande s’il aura du réseau alors qu’il ne se demande pas s’il va avoir de la lumière ou de l‘eau.

Le paradoxe ici, c’est que Orange prélève des abonnements, et l’État prélève des impôts à des personnes qui n’ont même pas accès à leur propre compte bancaire en ligne faute de connexion.

Nous avons très mal vécu l’annonce de sanctions « faramineuses » (+ ou – un milliard d’euros) annoncées par l’Arcep à l’encontre Orange fin 2018 et leur levée sur des arguments prétendus d’amélioration (incontrôlables d’ailleurs) fin 2019 et encore moins les applaudissements à quatre mains des « bons résultats » d’Orange fin 2020 par le président de l’Arcep de l’époque, Sébastien Soriano, que nous avons trouvé totalement obscène. Cela a fini de nous convaincre qu’il y a urgence à lancer l’alerte.

Mr Daumas directeur régional s’appuie sur cette décision de levée des sanctions pour affirmer cyniquement que c’est bien la preuve que Orange est irréprochable et pour décrédibiliser ses détracteurs, merci l’Arcep !

Les dirigeants d’Orange font preuve d’une parfaite mauvaise foi et d’allégations mensongères voire le courrier que nous a adressé Mr Lombart directeur du service national consommateurs en mars 2020. Celui-ci n’a d’ailleurs toujours pas répondu à notre réponse du 10 juin 2020 comme de nombreux destinataires non plus (Arcep, Département, Préfecture, ministre) (Copie ci-jointe)

Mr Daumas directeur régional a affirmé récemment dans la presse que Orange ne disposait pas des indicateurs locaux et que c’est l’Arcep qui les lui fournit.

Nous considérons qu’Orange n’a plus aucune crédibilité et qu’il est suicidaire de lui faire confiance pour évaluer ses performances (au profit des usagers s’entend). Nous considérons donc que c’est à l’Arcep de se doter des moyens nécessaire à leur contrôle.

Il y a actuellement prolifération de plateformes, véritables bureaux des pleurs, l’Arcep avec j’alerte l’Arcep le département avec Plus de ligne et notre collectif avec sa fiche de signalisation, il faut bien constater que ce que les usagers demandent c’est surtout un bureau des solutions.

Aucune de ces applications ne permet une solution systématique, seuls quelques cas exceptionnels sont traités soit par un contact direct avec l’opérateur soit par la médiatisation.

Nous ajouterons que ces plateformes sont numériques et bien entendu pas ou peu accessibles aux personnes privées de connexion comme aux personnes peu informées.

Le notoriété est très faible, par exemple à peine 5% des contacts que nous recevons connaissent l’existence de l’Arcep c’est dire qu’il est très difficile d’en tirer des statistiques.

Nous attendons de l’Arcep la désignation d’un référent à qui communes et collectifs puissent s’adresser et être entendus.

 

3 – Sur la protection des citoyens

Nous attendons la mise en mouvement réelle des fonctions de gendarme de l’Arcep:

– recueillir et traiter toutes les plaintes des victimes

– enquêter et lancer des investigations pour faire émerger la vérité sur les infractions

– contrôler sporadiquement les espaces où se répètent les infractions

– sanctionner immédiatement leurs auteurs pour chaque infraction constatée

Nous souhaitons que les délits soient sanctionnés à chaque constatation et non de façon globale mais sans suites.

Il convient d’assurer une réelle protection des usagers. Les personnes qui ont le plus de difficultés sont en fait les plus fragiles, personnes âgées, personnes culturellement et socialement en difficulté et les étrangers nombreux en Ardèche qui commencent à constituer une part significative des contacts que nous recevons. Comment expliquer à un néerlandais le fonctionnement du téléphone en France ?

Nous demandons :

Une loi qui interdise la facturation et le prélèvement lorsque la fourniture de service n’est pas assurée et donc leur arrêt immédiat dès qu’il y a une réclamation et jusqu’à ce qu’il y ait confirmation par l’usager de la remise en service

Une pénalité de 69 € (équivalent à ce qu’Orange facture pour un déplacement à domicile) pour chaque rendez-vous non honoré, les gens prennent des congés pour attendre vainement les agents Orange.

Une pénalisation des facturations abusives de déplacement lorsqu’elle n’ont pas lieu d’être notamment en systématisant la contre signature du bordereau de déplacement et des poursuites en cas de signature falsifiée comme cela se pratique régulièrement.

Nous demandons le raccourcissement des délais légaux des procédures de réclamation. Aujourd’hui il se passe au minimum 3 mois avant qu’une victime puisse  interpeller la médiatrice des télécommunications, c’est trois mois sans téléphone ce qui est totalement insupportable vous le comprenez bien.

Le médiatrice de télécom a publié hier son rapport annuel, il apparaît que 63 % des recours sont irrecevables, souvent parce que les plaignants n’ont pas respecté la procédure de réclamation ou conservé les justificatifs de celle-ci

Nous demandons également une information des citoyens  sur leurs droits. Actuellement nous avons créé une rubrique expliquant la procédure de réclamation qui selon les retours que nous recevons rend de vrais services.

Nous demandons enfin que des usagers et collectifs d’usagers soient associés à la recherche des solutions.

Je vous remercie de votre écoute.

Alain Baraquie, porte parole du collectif Orange j’enrage