Au tour de la Loire Atlantique de se défendre face à l’inaction de l’opérateur Orange.

Nos amis du collectif « Les oubliés d’orange » en Loire Atlantique nous ont transmis ce message.
Mme Sandrine Josso, députée de Loire Atlantique, vient de publier une tribune, suite à la dernière visioconférence avec les élus locaux et nous même, qui va être transmise cette semaine aux différents ministères en charge du numérique, ainsi qu’à l’Arcep.
Nous espérons vivement que des mesures concrètes soient prises au niveau du gouvernement pour que l’opérateur Orange assure enfin sa mission de délivrance du service universel car cette situation qui est devenu totalement intolérable, doit être dénoncée et sanctionnée par les autorités compétentes.
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Sandrine JOSSO Députée de la 7ème circonscription de Loire-Atlantique – Commissaire aux affaires culturelles, à l’éducation et à la recherche – Présidente du groupe d’études sur l’impact des changements climatiques – Rapporteure commission d’enquête Santé Environnementale
En 2020, à l’heure des prouesses technologiques et de la place croissante qu’occupent ces technologies dans nos vies quotidiennes, la connectivité nous paraît assurée partout, sur tous les territoires et pour tous. Pourtant, depuis des mois, la crise sanitaire vient bouleverser nos habitudes, et ce sont nos modes de vie qui sont précipitamment remis en question, au coeur d’un monde numérique. Lorsque le télétravail, les cours à distance et le confinement nous obligent à compter entièrement sur nos smartphones ou nos ordinateurs, il paraît impensable que des Français, peu importe leur lieu de vie ou de leur activité professionnelle, ne disposent pas d’accès téléphonique, ni de connexion Internet.
Cette situation est inadmissible. Comment expliquer à des concitoyens, contraints de télé-travailler, qu’ils doivent se satisfaire de leur faible connexion ? Comment gérer les angoisses de nombreux étudiants, inquiets à l’idée d’être coupés en plein cours ou en plein examen à cause d’un problème de débit ? Qui peut oser laisser des personnes âgées seules au monde, livrées à elles-mêmes, alors qu’elles ne comptent que sur leur téléphone fixe pour conserver à minima un contact social ? En effet, les outils numériques sont désormais, et malheureusement, des instruments virtuels sociaux utilisés pour vaincre l’isolement et conserver un lien, indispensable à l’équilibre familial et à celui de nos sociétés.
Cette crise sanitaire met en lumière nos graves retards en la matière, alors que la France occupe le rang de 6ème puissance économique mondial. Et lorsque notre président Emmanuel Macron affirme, trois mois auparavant, que « la France va prendre le tournant de la 5G parce que c’est le tournant de l’innovation », cela balaie d’un revers de la main la réalité des « Zones Blanches », expression désignant les territoires qui n’ont pas un accès correct à des réseaux téléphonique et Internet corrects.
L’article 108 de la Loi numérique du 7 octobre 2016 rappelle la nécessité du droit à Internet. Assurer l’accès à ce service constitue un droit fondamental, comme l’affirme le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en 2012, et ne peut donc être bafoué. Le maintien de la connexion à Internet est désormais un service essentiel, qui ne doit pas être restreint.
Orange a pris connaissance de ces faits anormaux, les informations ont été remontées, par l’intermédiaire de d’autres députés, ou même de collectifs, regroupant une multitude d’individus dans la même situation, conscients qu’ils n’auraient aucune pression sur les sociétés concernées s’ils agissaient tous de manière individuelle et indépendante les uns des
autres. En vain, cette entreprise a préféré ignorer ces sollicitations à répétition. Elles n’ont eu aucune conséquence, et n’ont provoqué aucun changement de comportement de la part d’Orange. Des élus locaux se sont retrouvés à réparer eux-mêmes les dispositifs, faute d’entretien et de réactivité de la part des principaux concernés.
Le réseau ADSL et téléphonique est défaillant, mais les entreprises ne donnent aucune réponse aux citoyens qui appellent pour ouvrir une ligne, demander une réparation. Elles ne mettent aucune aide humaine ou financière à profit des consommateurs pour résoudre ces différents problèmes, alors même qu’ils payent chaque mois pour un service. Et lorsque les citoyens souscrivent ce service, les opérateurs téléphoniques s’engagent pourtant à intervenir sous quarante-huit heures. La situation décrite est réelle dans de nombreux territoires, comme en Loire-Atlantique, à quelques heures seulement de Nantes ou de Paris, et où certaines communes paraissent pourtant recluses, abandonnées.
Et cette crise sanitaire ne vient que renforcer ce constat. Bien avant celle-ci, ne pas avoir accès à Internet était déjà une forme de marginalisation lorsque plusieurs informations et services passent par ce canal. Au fil des années, un nombre conséquent de démarches sont dématérialisées : payer ses impôts en ligne ; accéder à des offres d’emploi en ligne ; faire ses courses en ligne ; etc. Internet est un bien essentiel, sans parler de son prédécesseur, le réseau téléphonique.
En tant que députée, je m’engage à être la porte-parole de tous les concitoyens de ma circonscription, les élus locaux, les entreprises, les associations dont la parole n’est pas assez prise en compte, et de relayer toutes les informations qui me parviennent. Personne ne doit être délaissé. Je veux attirer l’attention de tous les Français sur les inégalités qui existent à l’échelle de notre pays. Il est urgent d’agir pour l’amélioration de la couverture réseau, et c’est à nous, représentants politiques de la population, de nous mobiliser au sein des pouvoirs publics pour faire valoir ce droit. Il s’agit de mettre en cause le manque de réactivité, de services de la part des fournisseurs d’accès, responsables de cette faible connexion, parfois même absente.
Le télétravail, le téléenseignement et la télémédecine sont devenues des situations courantes. Elles dépendent d’une connexion réseau et téléphonique optimale. Il est temps d’utiliser des outils politiques et administratifs à notre disposition pour dénoncer le manque d’entretien de ces réseaux. Les habitants de France ne peuvent plus être privés d’un service universel, ce sont aux opérateurs de payer les conséquences de leurs manquements.
SANDRINE JOSSO, Députée de la 7e circonscription de Loire-Atlantique « 

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