Pour Orange, c’est une petite musique qui revient un peu trop régulièrement. Alors que l’opérateur historique s’est engagé, fin 2019, à supprimer le réseau cuivre dont il est propriétaire d’ici à 2030, au profit de la fibre, il se voit régulièrement reprocher de conduire ce chantier au mépris de ses clients restés fidèles à la technologie la plus ancienne. Le constat n’est pas nouveau. En 2018, déjà, cela lui avait valu une mise en demeure de la part de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), le gendarme français des télécoms.
Ces derniers mois, cependant, avec les confinements, qui ont souligné l’importance pour chacun de disposer de moyens de communication de qualité, la pression s’est accentuée sur Orange. L’enjeu n’est pas mince : on compte encore 20 millions de lignes cuivre en activité, tous opérateurs confondus, pour 40 millions de logements ou entreprises.
Dans un rapport publié jeudi 8 avril, l’Arcep décrit le réseau cuivre, dont Orange est le responsable, comme « vieillissant », avec une qualité de service « particulièrement dégradée à certains endroits ». Ce ne sont que quelques lignes dans un rapport de 120 pages, mais elles sont révélatrices.
« Une situation qui n’est pas acceptable »
Le 24 mars, Laure de la Raudière, auditionnée au Sénat par la Commission de l’aménagement du territoire, après sa nomination à la tête de l’Arcep, n’avait pas dissimulé ses intentions : « La qualité du réseau cuivre est l’une de nos préoccupations majeures. C’est une situation qui n’est pas acceptable. »
Le mécontentement grandit aussi à l’Assemblée. Chargée d’une « mission flash » sur le sujet, la députée de la Drôme Célia de Lavergne (LRM) évoque « la colère montante issue des territoires, en particulier hyper-ruraux, qui subissent depuis des années la dégradation de l’entretien et de la maintenance du réseau historique sur cuivre ». Elle estime qu’Orange « est insuffisamment incité à remplir ses obligations avec sérieux » et propose d’instaurer un système de sanctions.
L’Arcep ne méconnaît pas les efforts qui sont demandés aux opérateurs pour assurer une meilleure connectivité aux Français. Concernant la fibre, 6 millions de nouvelles prises ont été installées malgré la crise sanitaire, un record à l’échelle nationale. Sur le déploiement de la 4G en zones blanches, la Fédération française des télécoms souligne également que l’objectif assigné par le gouvernement a été dépassé sur la période, évoquant, par exemple, un pylône installé pour desservir seulement 21 habitants dans le Jura.
Chez Orange, on ressent la pression des autorités, mais surtout celle des consommateurs. « Plus que jamais, nos clients ont besoin de connectivité et on l’entend parfaitement. Une interruption de service de plusieurs jours est insupportable. On ne va pas abandonner des clients dans les territoires », assure Marc Blanchet, directeur technique d’Orange. Pour illustrer le fait que son entreprise continue à s’investir dans cette infrastructure, il rappelle que, « chez Orange, on effectue une intervention sur le cuivre toutes les deux secondes ».
Nouvelle génération de communication
Pour autant, l’entreprise assume entièrement son choix : pour le client, la fibre assure davantage de débit. Du point de vue de l’opérateur, la décision a du sens. Chaque année, cela lui coûte 500 millions d’euros de maintenir un réseau cuivre plus fragile que la fibre, alors que de moins en moins de clients y recourent. En outre, le réseau cuivre est dix fois plus consommateur en énergie que la fibre, selon M. Blanchet.
Pour parvenir à ses fins, Orange est persuadé qu’il ne s’agit pas d’un pari technique vu le rythme de déploiement de la fibre (95 % du territoire sera couvert par les opérateurs d’ici à 2025, d’après Marc Blanchet). Certes, il faut aussi gérer les effets de bord comme les systèmes d’alarme des ascenseurs ou ceux d’alerte pour les personnes âgées reliés au réseau cuivre. Sur tous ces cas d’espèce, Marc Blanchet soutient qu’il existe déjà des offres alternatives. Mais le principal travail serait de persuader les consommateurs de passer à cette nouvelle génération de communication.
Une première expérience a été menée dans les Yvelines, à Lévis-Saint-Nom, 1 700 âmes. En six mois, 100 % des habitants sont passés à la fibre. Le village était certes déjà entièrement équipé depuis 2016, mais la maire, Anne Grignon, a tenu à s’assurer que cette bascule « soit neutre en coût et en qualité de service, que personne ne voit sa ligne coupée ». La mairie a elle-même participé à l’information de ses administrés pour les convaincre du bienfait du projet. Toutefois, l’édile assure qu’aujourd’hui aucun d’eux ne se montre insatisfait. Reste à reproduire l’expérience dans les territoires les plus mécontents.
Réaction :
Comment faut-il expliquer aux journalistes que « ses clients restés fidèles à la technologie la plus ancienne » ne le sont pas par choix délibéré ?
Que c’est simplement qu’ils n’ont aujourd’hui pas d’autre alternative et que le déploiement de la fibre va prendre encore entre 5 et 10 ans pour raccorder tout le monde. Si tant est que tout le monde soit raccordé un jour !
Orange a réussi à enfumer suffisamment tout le monde, journalistes, politiques, usagers.
Les parisiens qui n’ont pas passé le périphérique ne peuvent pas comprendre que des milliers de français sont tout simplement privés de connexion car Orange n’entretien plus son réseau cuivre et que les alternatives techniques ne sont pas là.
Et ni le gouvernement, ni l’Arcep ne viennent contredire les propos mensongers des dirigeants d’Orange et contraindre l’opérateur à assurer un service digne d’un pays « avancé ».
Il faut RENATIONALISER Orange !
Cela doit rester un service public. Tout comme EDF avec lesquels on aura bientôt les mêmes déconvenues grâce à leur stupide projet Hercule.
« Mais le principal travail serait de persuader les consommateurs de passer à cette nouvelle génération de communication. »
De qui se moque-t-on ?
Nous ne demandons que cela, mais mon village ne sera raccordé (au mieux) que dans 3-4 ans ALORS QUE C’EST AUJOURD’HUI que les lignes sont défaillantes, et pas pour « quelques jours » bien souvent : l’an dernier j’ai même eu droit à 3 mois et demi sans téléphone fixe (ni Internet, bien sûr) dans un hameau où la téléphonie mobile NE PASSE PAS !
Je pense qu’Orange considère qu’il n’y a pas péril tant que les usagers font fausse route!
L’objectif d’Oange est de tirer un maximum pour l’activité de maintien du réseau: plus le réseau se dégrade et plus il sera rémunéré!
J’ai eu la preuve de cela avec une interruption de ma ligne fixe pendant presque 3 mois suite à un mauvais raccordement sur des équipements venant en remplacement d’autres qui étaient HS pour cause d’incendie. A quel moment le dérangement a-t-il été confié à un technicien? Mieux, à un moment on a proposé l’intervention d’un technicien à mon domicile et pour 69€ s’il s’avérait que le défaut était en partie privative! Quand j’ai déclaré que je constaterais la remise en service de la ligne à l’entrée de la façade, le RDV a été annulé et la tonalité est revenue!
Quand à la résilience du réseau: elle est tout simplement exceptionnelle: on a vu des lignes au sol qui ont continué de fonctionner très longtemps, après que des charpentières de chênes centenaires aient
abattu les poteaux. D’ailleurs après les intempéries de 2019, beaucoup de lignes ont été mises HS par l’intervention des acteurs du déblaiement des routes.
Les travailleurs détachés permettent aux conseillers enfumeurs de fonctionner: verrait-on un technicien digne de ce nom accepter d’être piloté par ces conseillers enfumeurs.
Beaucoup de signes démontrent qu’Orange se moque des usagers: par exemple »Nous vous avertirons de la remise en service de votre ligne en vous adressant un SMS!!! Et l’Arcep n’y a rien trouver à redire.
Combien reçoit-on de SMS disant que la ligne est rétablie avant que ceci soit avéré.
Orange a un gros potentiel (technique: il ne souhaite pas en user! il préfère user au maximum de son potentiel d’enfumage pour améliorer sa rémunération et plus grave avec une contribution au déclin du pays.
Combien a coûté le relèvement de mon dérangement: Une heure pour le technicien sur site et des journées agents pour les conseillers enfumeurs et webconseillers!!!!